Le téléphone de Caroline Potvin ne dérougit pas.
«Ce matin encore, un employeur m’...
Le téléphone de Caroline Potvin ne dérougit pas.
«Ce matin encore, un employeur m’appelait à la dernière minute pour vérifier si nous pouvions l’accommoder. Il a tellement besoin de travailleurs, le pauvre homme.»
La directrice générale du Salon Carrière Formation n’y peut rien. Elle n’a plus d’espace à offrir.
Ils seront une soixantaine d’entreprises, vendredi et samedi, à proposer pas moins de 3000 emplois aux visiteurs qui se pointeront au Centre de foires de Québec.
«Ces 3000 postes, ce n’est que la pointe de l’iceberg. Vous ne pouvez pas savoir à quel point la situation est désespérante pour certains employeurs. Plusieurs me racontent qu’ils ne sont pas en mesure d’ouvrir une nouvelle succursale ou encore d’accepter de nouveaux contrats faute de main-d’oeuvre.»
Sur le site Placement en ligne du gouvernement du Québec, il y avait, jeudi après-midi, 6753 offres d’emploi pour la région de la Capitale-Nationale.
De l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, dans la région de la Chaudière-Appalaches, on dénombrait 3379 offres d’emploi.
Des postes vacants par centaines
À la demande du Soleil, la direction régionale de la Capitale-Nationale d’Emploi Québec a fait un relevé des dix professions qui comptaient le plus grand nombre de postes vacants à Québec (Voir tableau)
Sans surprise, la demande est forte pour les serveurs au comptoir, les aides de cuisine et les professionnels en informatique.
Les nettoyeurs, le personnel de soutien dans le secteur de la santé et les cuisiniers ne courent pas les rues non plus.
À l’occasion du Salon Carrière Formation, une «zone d’activités interactives» permettra aux visiteurs de découvrir cinq professions fortement en demande dans la région de Québec: technicien en génie mécanique et technicien en génie civil; technicien de réseau informatique, analyste et administrateur de données, programmeur et développeur de médias interactifs; technicien en génie électrique et électronique; infirmier et aide-infirmier, préposé aux bénéficiaires et aide-familiale et, finalement, inspecteur de la santé publique, de l’environnement et de l’hygiène et de la sécurité du travail.
Supermarché automnal de l’emploi
Jadis, le Salon Carrière Formation était le rendez-vous des élèves des écoles secondaires qui venaient se familiariser avec les formations offertes par les établissements d’enseignement de la région.
Au fil des années, l’événement a conservé cette vocation. Jeudi, pas moins de 3600 jeunes ont répondu à l’appel et ont pu expérimenter plusieurs carrières.
Avec le phénomène de rareté de main-d’oeuvre qui ne cesse de prendre de l’ampleur, les employeurs ont convaincu la direction du Salon Carrière Formation que la tenue d’un supermarché de l’emploi à l’automne comblerait un grand besoin. Au printemps, la Foire de l’emploi prend toute la place. Il existe maintenant deux grands rendez-vous à Québec au cours desquels les chercheurs d’emploi et les entreprises peuvent se rencontrer.
Cette année, le Salon Carrière Formation attend plus de 10 000 visiteurs.
La directrice générale ne peut s’empêcher de parler de la collaboration qui existe entre les écoles et les entreprises. C’est le cas, notamment, du Centre de formation professionnelle de Neufchâtel et des entreprises de fabrication.
«Tout le monde est dans le même bateau», note Caroline Potvin. «Les manufacturiers n’arrivent pas à trouver les machinistes dont ils ont besoin et les écoles, elles, n’ont pas suffisamment de candidats pour démarrer des groupes. Tout le monde doit mettre l’épaule à la roue. Il n’y a pas d’autres solutions.»
Source : GILBERT LEDUC - Le Soleil