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Les entreprises prennent d'assaut le Salon Carrière Formation
(Québec) Dans le contexte du vieillissement de la population, des départs à la retraite, de la rareté de personnel et de la baisse du nombre de finissants au secondaire, des entreprises concurrentes ont compris qu'il valait mieux enterrer la hache de guerre et travailler de concert avec les écoles pour intéresser les jeunes à des métiers et à des carrières dans des secteurs pour lesquels les pénuries de main-d'oeuvre font des ravages.
Il n'y a pas si longtemps encore, il n'y avait pas l'ombre d'une entreprise au Salon Carrière Formation qui bat son plein jusqu'à samedi au Centre de foires de Québec. L'événement se veut d'abord et avant tout un rendez-vous permettant aux élèves des écoles secondaires de s'enquérir auprès des cégeps, des universités et des centres de formation professionnelle (CFP) des informations concernant leur choix de carrière. Sur les 16 000 visiteurs attendus, 13 000 viennent des écoles secondaires.
Selon la directrice générale, Pascale Clément, les entreprises ont commencé à se pointer, il y a trois ou quatre ans, au moment où elles se sont associées aux CFP pour mousser certains programmes de formation boudés par les jeunes. «Cette année, nous constatons une présence encore plus marquée des entreprises». Évidemment, elles ne viennent pas recueillir des CV. «Leur engagement est à long terme. Les jeunes avec lesquels elles établissent un premier contact aujourd'hui, elles espèrent les revoir dans deux ou trois ans.»
Au stand du CFP de Neufchâtel, Francine Lemay et Geneviève Paré vantent les mérites du programme de techniques d'usinage, un programme qui assure un taux de placement de 100 % à ses finissants. Ni l'une ni l'autre ne sont des employées de l'école. Francine Lemay est spécialiste du recrutement pour Marmen. Geneviève Paré est directrice des communications pour AMEC Usinage. Deux entreprises qui, normalement, devraient se regarder en chiens de faïence et se voler les candidats tellement la pénurie de machinistes est grave. «Moi, des machinistes, j'en embaucherai 50 sur-le-champ pour notre usine de Trois-Rivières», laisse tomber Mme Lemay.
Au contraire. Marmen, AMEC Usinage et une vingtaine d'autres entreprises spécialisées en usinage collaborent avec le CFP de Neufchâtel pour faire la promotion du métier de machiniste, notamment en appuyant des opérations de marketing ou en accueillant des stagiaires. «Entre employeurs, nous nous parlons. Nous échangeons sur les conditions de travail que nous offrons pour essayer de demeurer le plus concurrentiel possible l'un par rapport à l'autre. Il arrive même que nous nous échangions du personnel!» signale Geneviève Paré, en précisant que cette collaboration entre l'école et l'entreprise portait fruit, puisque le nombre d'inscriptions était à la hausse.
Des employeurs d'autres secteurs, notamment ceux de l'industrie maritime et de la filière métallique, sont aussi présents au Salon Carrière Formation.
Moins de préjugés
Conseillère en communication à la commission scolaire de la Capitale, Carole Coulombe croit que les préjugés à l'égard de la formation professionnelle tombent peu à peu. Des parents qui, jadis, ne juraient que par le cégep et l'université pour leur progéniture s'informent maintenant des perspectives de carrière du côté de la formation professionnelle.
«Depuis 2008-2009, il y a eu une augmentation de 8,8 % de la clientèle, notamment du côté de l'École de foresterie et de technologie du bois de Duchesnay et de l'École hôtelière de la Capitale. C'est énorme, compte tenu de la décroissance enregistrée dans l'effectif scolaire au secondaire.»
Entre 2009 et 2015, le nombre de finissants au secondaire devrait chuter de 14 410 à 11 729 sur le territoire du Service régional d'admission au collégial de Québec.
Selon elle, l'augmentation de la clientèle ne s'explique pas par l'opération du Saint-Esprit, mais bien par l'adaptation de l'école aux besoins de la clientèle, notamment en offrant des sessions intensives pour permettre aux jeunes d'accéder plus rapidement au marché du travail, en permettant aux élèves d'amorcer leur formation au moment où ils sont prêts à le faire et en offrant la possibilité aux élèves d'apprendre un métier sans avoir terminé leurs cours de français ou de mathématiques de quatrième secondaire.
Source : Le Soleil, Gilbert Leduc
Crédit photo : Le Soleil, Pascal Ratthé